Rugby à XV : L’USAP s’offre les services d’un récent champion d’Europe

Mahamadou Diaby arrive à l'USAP
Mahamadou Diaby, sacré champion d'Europe avec Bordeaux en mai dernier, arrive à l'USAP

Publié : 15h53 par Samuel Bravo

En quête de stabilité et de garanties pour la saison prochaine, l’USAP frappe un nouveau coup sur le marché des transferts en attirant Mahamadou Diaby. À 34 ans, l’ancien troisième ligne et capitaine de Bordeaux-Bègles arrive à Perpignan, bien décidé à mettre son expérience et son « sens du combat » au service d’un collectif qui entend s’affirmer durablement en Top 14. Un renfort de poids, qui, ajouté aux autres arrivées, illustre plus que jamais les ambitions du club pour l’exercice 2025-2026.

 

 

Un guerrier du Top 14 au parcours déjà riche

 

Mahamadou Diaby n’est pas un inconnu du paysage rugbystique français. Né à Bagnolet et formé à Paris, le troisième ligne de 34 ans a progressivement gravi les échelons jusqu’à devenir une figure récurrente et respectée du Top 14. Après un premier passage remarqué à Oyonnax lors de la saison 2013-2014 (14 matchs joués, 1 essai), il rejoint Grenoble, où il s’impose rapidement comme un joueur essentiel grâce à son activité incessante et sa redoutable capacité à gratter les ballons (46 matchs, 2 essais).

 

C’est cependant sous les couleurs de Bordeaux-Bègles qu’il connaîtra la période la plus marquante de sa carrière. Arrivé en 2017, Diaby dispute 165 matchs officiels avec l’UBB, endosse à plusieurs reprises le brassard de capitaine et inscrit au total 14 essais. Son leadership naturel, conjugué à une forte présence défensive et à une intelligence du jeu reconnue, en fait l’un des moteurs du vestiaire girondin.

 

En mai dernier, il ajoute d’ailleurs une ligne majeure à son palmarès en décrochant la Champions Cup avec Bordeaux, avec une titularisation à la clé, avant que son club ne s’incline en finale du Top 14 contre le Stade Toulousain (39-33).

 

Doté d’un profil puissant mais mobile, réputé pour son implication constante et son mental de compétiteur, Mahamadou Diaby entend désormais écrire un nouveau chapitre sous les couleurs sang et or.

 

 

Pourquoi Mahamadou Diaby a choisi de quitter l’UBB

 

Après huit saisons riches sous le maillot bordelais, Mahamadou Diaby a demandé à son président, Laurent Marti, de le libérer de sa dernière année de contrat. Un choix longuement mûri, bien plus profond qu’un simple caprice de joueur frustré par son temps de jeu. Comme il l’a confié dans une longue interview au Midi Olympique, sa décision était prise avant même la fin de la saison.

 

« Ce n’est pas parce que je n’ai pas disputé les phases finales (du top 14) que j’ai voulu partir, expliquait-il récemment dans un entretien. J’avais pris cette décision avant. Depuis la finale de Champions Cup, je suis le seul joueur du groupe à ne pas avoir remis les pieds sur le terrain. Mais le vrai sujet, c’était de demander à être libéré de ma dernière année, pour trouver un projet où je pourrais être vraiment utile. » explique l’ancien bordelais.

 

Son sentiment est clair : à 34 ans, après avoir « fait le job » et aidé le club à franchir un cap, il ne se voyait plus tenir un rôle secondaire. 

 

« Je sens qu’on ne souhaite pas me donner une place à la hauteur de l’investissement que je fournis, sur et en dehors du terrain. Il faut savoir lire entre les lignes. Je ne voulais pas végéter en fin de carrière, mais continuer à apporter là où on a vraiment besoin de moi. » rajoute-t-il.

 

Conscient que cette décision pouvait surprendre, Diaby assume pleinement. 

 

« Je ne suis pas une star, j’ai une famille et j’ai construit des choses ici. On ne prend pas une décision pareille sur un coup de tête. Tout joueur qui a passé huit ans dans un club, donné autant, et qui se retrouve soudain à ne plus jouer, se poserait des questions. Je voulais partir proprement, sur une bonne note, avant d’envisager la suite. »

 

 

À Perpignan, un leader pour muscler le projet

 

Pour l’USAP, la venue de Mahamadou Diaby n’est pas qu’un simple renfort sportif. Elle s’inscrit dans une volonté claire du club catalan : renforcer son ossature avec des joueurs d’expérience capables d’encadrer un collectif en pleine construction et d’élever son niveau d’exigence.

 

En quête de stabilité pour asseoir durablement sa place en Top 14, le staff perpignanais voit en Diaby un profil intéressant. Troisième ligne complet, son activité sur les zones de ruck et son sens du combat coche toutes les cases du joueur-cadre. Au-delà de ses qualités techniques, son expérience constitue un atout majeur pour un vestiaire jeune qui manque parfois de repères dans les grands rendez-vous.

 

À 34 ans, Diaby arrive aussi avec la soif de prouver qu’il peut encore être un élément central d’un projet sportif. Un état d’esprit qui colle parfaitement à celui de l’USAP, bien décidé à franchir un palier après avoir longtemps joué avec le feu pour assurer son maintien.

 

 

Un mercato 2025 agité pour l’USAP

 

L’arrivée de Mahamadou Diaby n’est qu’un des nombreux transferts qui rythment l’intersaison de l’USAP. Bien décidé à bâtir un effectif plus robuste et expérimenté pour viser autre chose qu’un simple maintien, le club catalan a mené un recrutement ambitieux et ciblé cet été.

 

Le troisième ligne écossais Jamie Ritchie, ancien capitaine du XV du Chardon à seulement 28 ans et fort de plus de cinquante sélections, viendra apporter toute sa densité physique et son expérience internationale au pack sang et or. Dans le même registre, le puissant fidjien Peceli Yato, débarqué de Clermont, renforcera également la troisième ligne. Deux profils complémentaires qui, aux côtés de Diaby, devraient constituer l’ossature d’un paquet d’avants nettement plus intimidant.

 

Derrière, l’USAP a aussi misé sur la polyvalence et l’expérience avec l’arrivée annoncée des Samoans Duncan Paia’aua, capable d’évoluer aussi bien au centre qu’à l’arrière, et Sama Malolo, en provenance de Moana Pasifika (Nouvelle-Zélande). Sans oublier l’ouvreur Tristan Tedder, qui quitte le Racing 92, et le jeune troisième ligne Mattéo Le Corvec, promu pour compléter cet effectif renouvelé.

 

En parallèle, le club a tourné une page en laissant partir plusieurs figures du vestiaire : Alan Brazo, qui a mis un terme à sa carrière, Marvin Orie, retourné jouer en Afrique du Sud chez les Bulls, ou encore So’otala Fa’aso’o, parti relever un nouveau défi en Italie, à Trévise. Des départs qui libèrent des places et du budget pour bâtir ce projet ambitieux.

 

Dans la lignée d’une fin de saison encourageante et sous la houlette de Franck Azéma, Perpignan affiche ainsi clairement ses intentions : stabiliser durablement le club en Top 14 et, pourquoi pas, ambitionner une place en phase finale dès 2026.

 

 

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