SDIS 66 : Comment les sapeurs-pompiers des Pyrénées-Orientales préparent l’été 2025 ?

Le CSP Perpignan Sud du SDIS 66
Le CSP Perpignan Sud du SDIS 66
Crédit : ©SamuelBravo

Publié : 12h38 - Modifié : 15h06 Samuel Bravo

Alors que la saison estivale débute, le Service Départemental d’Incendie et de Secours des Pyrénées-Orientales (SDIS 66) met en place son dispositif de lutte pour faire face aux urgences à venir. Entre anticipation, mobilisation des équipes et moyens renforcés, les pompiers se tiennent prêts pour un été sous haute surveillance.

 

 

L’organisation habituelle du SDIS dans le département

 

Le Service Départemental d’Incendie et de Secours des Pyrénées-Orientales (SDIS 66) s’appuie sur un maillage territorial dense, avec 39 centres de secours (CS) et 2 centres de secours principaux (CSP) répartis sur l’ensemble du département. Cette organisation vise à garantir des interventions rapides sur un territoire vaste et contrasté.

 

« Ce territoire est atypique, au-delà du fait qu’il soit transfrontalier, la division du département en 3 vallées principales (de l’Agly, du Tech et de la Têt) impacte la manière dont les unités sont déployées » rappelle le colonel Eric Belgioïno, directeur du SDIS 66.

 

Grand de 4116 km², les Pyrénées-Orientales possèdent deux grands types de climats, méditerranéen et montagnard, qui influencent fortement les modalités d’intervention des sapeurs-pompiers. Pour faire face à ces contraintes géographiques, les centres de secours sont positionnés de manière stratégique afin que plus de 95 % de la population réside à moins de 15 minutes d’un point d’intervention.

 

« Être situé à moins de 15 minutes ne signifie pas que les secours arriveront en moins de 15 minutes. Il faut prendre en compte le délai de préparation des équipes et le trajet vers la zone d’intervention », précise le colonel Belgioïno.

 

Avec plus de 500 000 habitants, dont plus de 33% ont 60 ans ou plus, le SDIS 66 dépasse chaque année le nombre d’interventions symbolique de 35 000.

En 2024, 37 174 interventions ont été recensées, un chiffre en hausse après l’accalmie enregistrée durant la période du Covid-19.

 

 

L’organisation estivale des sapeurs-pompiers des Pyrénées-Orientales

 

Comme chaque année à l’approche de l’été, le SDIS 66 adapte son organisation pour répondre à l’augmentation du risque d’incendies et de secours à personne liés à la saison. Les effectifs sont renforcés par le rappel de nombreux pompiers volontaires et l’arrivée de personnels saisonniers, notamment pour les postes de surveillance des massifs forestiers et les secours aquatiques sur le littoral.

 

« La saison estivale nécessite une réorganisation complète, avec des équipes mobiles, des postes avancés et une veille renforcée sur les zones à risque », explique le colonel Belgioïno. 

 

Le Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours (CODIS) joue un rôle central dans cette gestion, coordonnant les interventions en temps réel selon les conditions météorologiques et les alertes sur le terrain.

 

Pour lutter efficacement contre les feux de végétation, le SDIS 66 redouble d’efforts : sur terre comme dans les airs, les pompiers sont prêts à intervenir à la moindre alerte. Six GIFF (Groupes d’Intervention Feux de Forêts), chacun composé de 4 camions et de 18 personnes, sont positionnés stratégiquement : trois à Perpignan Nord, deux à Perpignan Sud et un dans l’agglomération. Deux groupes d’alimentation en eau, équipés de camions-citernes de 10 à 16 m³, viennent compléter ce dispositif. Côté aérien, deux hélicoptères bombardiers d’eau, Morane 661 et Morane 662, sont mobilisés pour appuyer les opérations au sol. Le SDIS peut également compter sur un renfort international : un GIFF roumain, déjà engagé l’été dernier, est de nouveau présent pour prêter main-forte aux unités locales.

 

La surveillance est elle aussi renforcée avec l’appui de l’avion de reconnaissance « Horus », de 5 tours de guet placées dans les zones les plus sensibles du territoire, de 12 patrouilles de l’Office National des Forêts (ONF), et de 14 patrouilles de la sécurité civile.

 

 

Le département déjà placé en vigilance canicule

 

L’été n’a pas encore pleinement commencé que les Pyrénées-Orientales sont déjà placées en vigilance jaune canicule. Depuis le 21 juin, Météo France alerte sur une hausse anormale des températures, avec des journées dépassant les 38 °C dans certaines zones et des nuits qui ne redescendent pas sous les 25 °C.

 

Ces fortes chaleurs augmentent les risques de malaise chez les personnes fragiles, mais aussi les risques d’incendies dans les zones sèches. Ces conditions météorologiques favorisent également l’épuisement des équipes engagées sur le terrain.

 

Pour éviter d’engorger leurs équipes avec des interventions non prioritaires, les pompiers ont mis en place un travail de coordination avec le centre hospitalier de Perpignan, notamment sur la question des “carences” (ces transports sanitaires normalement pris en charge par d’autres services). Malgré cela, le rythme reste intense : durant l’été, une intervention est déclenchée en moyenne toutes les 14 minutes dans le département.

 

 

La prévention comme arme principale auprès de la population

 

Alors que les températures grimpent et que le vent assèche les sols, quelques gestes simples peuvent éviter des drames. Le SDIS 66 insiste sur la nécessité d’adopter des comportements responsables, notamment en ce qui concerne les risques d’incendie. Il est formellement déconseillé de fumer ou d’utiliser des barbecues en zone naturelle.

 

« Dans le Département, 9 feux sur 10 sont d’origine humaine, 5 sont accidentels, mais 4 restent criminels », fait remarquer le colonel Belgioïno.

 

Le respect des arrêtés préfectoraux interdisant l’accès à certaines zones forestières en cas de risque très sévère est également essentiel. Il est conseillé de consulter la carte de vigilance incendie actualisée chaque jour sur le site de la préfecture (https://www.prevention-incendie66.com/).

 

 

 

Les bons réflexes à retenir : 

 

  • En cas de malaise dû à la chaleur, il est recommandé d’appeler le 15 avant de mobiliser les sapeurs-pompiers, afin de permettre une meilleure gestion des urgences. Limiter les sorties aux heures les plus chaudes et s’hydrater régulièrement restent des réflexes indispensables face aux épisodes caniculaires qui, désormais, s’installent plus tôt et plus durablement chaque été.

 

 

  • En cas de départ de feu à proximité, il est crucial de ne pas fuir dans la direction du vent ou des flammes. Les spécialistes recommandent de s’éloigner à la perpendiculaire du feu, c’est-à-dire de côté par rapport à sa progression. Cette stratégie permet de quitter plus rapidement la trajectoire principale du feu, là où l’intensité est la plus forte, et d’augmenter les chances de rejoindre une zone plus sûre.

 

 

 

 

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